Je vis, je fuis, tu dis maudit,
Du souffle qui rit, qui nous décrit ;
Je ne sais plus comment, « aimer » est ma chaire…
Tu dis qu’il faut du temps pour savoir se taire ;
Mais moi je suis lasse de toi en moi,
Mais moi je suis chaste de mon moi en toi.
Je perçois ton visage qui s’éloigne de moi,
Je perce ton rivage qui t’éloigne de moi ;
Je ne vois plus comment faire et défaire,
Sort des entrailles du temps, du sang sur mes lèvres ;
Mais moi je suis vil de toi en moi,
Mais moi tout fragile, me brise a toi.
Et je cherche l’excuse pour te garder à moi,
Trinité d’amertume qui te vole de moi ;
Donne-moi un peu de temps pour te rejoindre,
Laisse moi un peu de sang glisser dans tes veines ;
Mais toi tu épaules mon moi sur toi,
Mais toi tu exaltes ton envie de moi.
Je lis ta vie qui t’a banni,
D’un geste puni qui nous délit ;
Ta tête seule me ment, elle fige un sourire,
Le froid qui se répand en tes doigts si frêles ;
Mais vous qui l’accepte, l’arracher de mes bras,
Mais vous qui m’inquiète, ne voulez-vous de moi ?
Et je cherche l’excuse pour t’emmener vers moi,
Laisser tourner l’horloge dont l’aiguille est en toi ;
Ton pou qui se soulage, l’entends-tu pourtant ?
Les battements de ton âge sont rides a présent ;
Mais nous qui incarnons ce qui n’est plus de toi
Mais nous qui achevons ta vie sous nos pas
Ton astre qui s’élève, mes larmes se tiennent,
Ton âme qui s’éveille en cette mort certaine ;
Mais moi pour te suivre, me blotti a toi,
Mais toi pour me vivre, me lâche de tes bras,
Mais moi pour te vivre, m’éveille loin de toi.